
Tiens le dernier Sum , va t'il nous séduire parce qu’après le dernier opus, il existait un espoir ténu que les Canadiens s’affranchissent de leur lourd passif MTV et s’engagent sur une voie un peu plus attrayante, sans franche originalité mais avec un certain talent pour chaparder à gauche et à droite les éléments qui feraient oublier leur obsession à réinventer perpétuellement la roue. Espoir déçu, comme vous allez le constater.
Le précédent album, Chuck, possédait en effet tout ce qu’il fallait pour contenter fugacement l’amateur de metal moyen vaguement allergique au pseudo-punk d’outre-Atlantique. Sum 41 était parvenu à nous fourguer un bon petit album, moins lassant et répétitif que 95% de ses confrères. Positivons : Sum 41 a évolué depuis le dernier album puisque ce Underclass hero ressemble à s’y méprendre à l’avant-dernier (et même à celui d’avant...). En gros, il s’agissait de reculer pour mieux sauter, faire un double-salto arrière et atterrir cinq mètres derrière son point de départ.
Ceci dit, Underclass hero n’est pas non plus une terrifiante catastrophe. Evidemment, c’est du réchauffé, conformiste à crever, les ballades sont pénibles . Mais à écouter comme ça sans chercher la petite bête, quelques-uns parmi les morceaux proposés restent bêtement plaisants. Ainsi, la chanson Underclass hero déborde littéralement d’une saine fougue juvénile. A dire vrai, elle est même vraiment rafraîchissante avec un refrain très entraînant . Tant qu’à faire, March of the dogs n’est pas mal non plus et King of the contradiction n’a pas eu le temps de m’emmerder durant la grosse minute qu’il dure. Le reste ? Bah, on s’en fout en peu, du reste : trois agréables morceaux sur un album de ce genre, c’est déjà plus que ce qu’on peut en espérer. Tout au plus restera-t-on médusé devant Ma poubelle, incompréhensible chansonnette scato - et en français s’il vous plaît - que n’aurait pas renié Laurent Gerra lorsqu’il se fiche des Québécois. Malgré cette condescendance manifeste, je ne voudrais pas pour autant offenser les fans transis de Sum 41. S’ils éprouvent des frissons dans l’échine à écouter de la musique recyclée, ce n’est pas moi, qui leur jetterai la pierre. Les Sum 41 sont jeunes, jouent à toute allure et brûlent quinze mille calories par morceau. Finalement, cet esprit « petit con survolté » a au moins le mérite d’atténuer leurs pitoyables prétentions d’observateurs politiques. Et la production, monumentale et totalement lisse, devrait être étudiée dans toutes les bonnes écoles d’ingénieurs du son, option multinationale du disque.
Dormez tranquille, bonnes gens, tout est redevenu comme avant... A une époque où Sum 41 et un millier d’autres tâcherons, en bons shadoks du rock, se pompaient, pompaient les uns les autres...
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